L’époque gallo-romaine

Cette période nous a laissé quelques empreintes. La voie romaine, large de 25 pieds(cote normalisée chez les Romains), qui reliait les baies de Bréhec et de Douarnenez traversait Pabu, et son parcours figure sur les premiers relevés cadastraux. Partant de Parc Marvail, elle passe derrière Le Minguével, puis entre Pen Ker et le Petit Kermin avant de s’enfoncer dans le bois de Pommerit. Une dérivation aboutissant au Chemin Vert traversait le bourg actuel et Le Lann ; en maints endroits subsistent des tronçons encore visibles.

D’aucuns ont prétendu que ces voies furent pavées de dalles, mais c’est peu probable car, bien souvent, elles n’étaient pas toutes construites si solidement ; elles furent sans aucun doute empierrées et si, plus tard, on a exhumé peu de pierres on peut penser que ces éléments qui abondent aux alentours ont été insérés sans les talus. Une autre voie romaine, reliant la baie du Mont Saint-Michel au golfe du Morbihan était constituée de scories provenant des bas-fourneaux.

Une seconde dérivation, ou plutôt une traverse, dont toute trace a pratiquement disparu, aurait existé reliant Parc Zal en Saint-Agathon, suivant une ligne quasi droite longeant les talwegs, à Lasalle en Plouisy, de l’autre côté du Trieux. (Zal ou Sal était un camp et est significatif de la présence romaine).

L’aqueduc romain, dont la partie à arcades constitue la frontière entre Guingamp et Pabu, alimentait le cœur de la ville en eau potable. La « fontaine nourricière », située sur Pabu en tête de la conduite (spécus ou canalis), reposant sur les arcades qui franchissent la dépression au-dessus du ruisseau de Pors-an-Quen (le Ru Potin), était alimentée par trois des meilleures sources pabuaises ; l’une était située à La Barrière en haut de la côte de Montabareil, la seconde se trouvait dans la cour de ferme de Parc Marvail et la troisième dans celle de Mes-an-Foar (actuellement l’hôpital).

A l’origine, les conduites qui reliaient les sources à la fontaine étaient sans doute en poterie ; plus tard, dès le XVème siècle, elles furent en fonte. Deux de ces sources débitent toujours leur eau limpide : celle de La Barrière se perd dans les collecteurs d’eaux pluviales du quartier de Montbareil et celle de Parc Marvail alimente toujours la « fontaine nourricière » qui déverse dans le lavoir public situé à l’angle de la rue de l’Aqueduc et de la rue Joliot-Curie à Pabu.

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